Le programme Passer de la volonté à l’action pour co-construire des milieux de vie inclusifs s’inscrit dans le cadre de l’initiative Montréal Inclusive de la Ville de Montréal, qui vise notamment à valoriser la diversité et encourager une pleine inclusion dans les milieux de vie et de travail. Ce programme d’accompagnement mise sur la participation active des communautés dans un processus de co-construction de l’appréciation des défis et opportunités que présente la diversité pour chaque organisation, ainsi que la formulation de pistes d’action concrètes pour conduire à une plus grande inclusion.
Pour y parvenir, l’accompagnement proposé se déroule en trois temps. D’abord, nous procédons à une évaluation de la perception actuelle des membres de la communauté d’une organisation de ce qu’est l’inclusion et dans quelle mesure l’organisation l’incarne. Une personne ressource identifiée au sein de l’équipe de chaque organisation est invitée à prendre part à des rencontres de préparation pour comprendre plus en détails la méthode proposée, cerner la composition de la communauté, convenir de questions qui seront posées par le biais d’un sondage, ainsi qu’identifier les personnes qui seront sollicitées pour répondre à ce sondage afin d’obtenir le portrait le plus pertinent en fonction des besoins de l’organisation.
Dans un deuxième temps, des rencontres sont facilitées par des médiatrices et médiateurs, auxquelles sont conviées des personnes identifiées lors des rencontres de préparation pour s’assurer que la composition de la communauté de l’organisation soit bien reflétée. Ces rencontres de co-construction permettent de discuter des résultats du sondage et d’échanger sur les conceptions respectives des défis et opportunités liés à l’inclusion. Les techniques d’animation utilisées visent la priorisation des défis relevés ainsi que des pistes d’action envisagées.
Enfin, une troisième étape de conclusion consiste en une restitution à la communauté, soit une présentation des résultats de la démarche aux membres de l’organisation afin qu’elle prenne connaissance du travail effectué et s’approprie les conclusions qui auront été le fruit d’un consensus.
En somme, Passer de la volonté à l’action pour co-construire des milieux de vie inclusifs propose une approche collaborative qui mise sur les savoirs et expériences propres à chaque organisation. Elle offre, par son accompagnement et la facilitation, de préciser ce que l’inclusion représente pour chacune et d’identifier les principales actions permettant de l’incarner.
Résultats attendus de la démarche
La démarche de co-construction ne vise pas à fournir des solutions inspirées d’autres organisations ou basées sur les bonnes pratiques. Plutôt, elle cherche à révéler ce qui est propre à chaque organisation, par la facilitation d’une délibération au sein de chaque communauté, ce qui ne peut conduire qu’à des résultats uniques et adaptés à la réalité de chaque organisation. Bien que la portée des discussions peut varier d’une organisation à une autre, voici quelques résultats concerts qui sont attendus pour tous les accompagnements:
- Ce qu’est l’inclusion pour l’organisation: Suite au sondage et aux séances de co-construction, nous parviendrons à une définition claire de ce que représente l’inclusion pour chaque communauté.
- Les défis propres à chaque organisation: Nous identifierons les défis liés à l’inclusion qui sont propres à chaque organisation.
- Priorisation de pistes d’action: Une hiérarchisation des pistes d’action sera réalisée par délibération, permettant de susciter une meilleure mobilisation.
- Identification de chantiers de développement: Des chantiers pouvant être travaillés ultérieurement seront proposés durant les discussions facilitées.
- Opportunités d’échanges et de partage: Des opportunités d’échanges et de partages entre organisations seront offertes afin de bâtir sur le savoir collectif et les expériences vécues par d’autres.
Notre approche distinctive
L’approche de ce programme d’accompagnement repose sur un processus participatif dans lequel des personnes issues des divers groupes qui composent un milieu de vie collaborent activement à la création et à l’élaboration de pistes d’action. Selon Archon Fung (2004), directeur du Ash Center for Democratic Governance and Innovation de l’université Harvard, ce modèle de co-construction transforme les personnes participantes de simples destinataires passifs en acteurs engagés, favorisant la génération et l’affinement d’idées, le partage de connaissances, et la prise de décisions collectives.
La co-construction offre plusieurs avantages significatifs. Elle accroît la légitimité et l’acceptation des résultats par l’implication de la communauté, parvient à de meilleures solutions grâce à la diversité des perspectives, améliore la compréhension mutuelle et la confiance entre les membres d’une même organisation, augmente la capacité d’action collective et renforce la participation démocratique (Innes et Booher, 2004; Ansell et Gash, 2008). Ces éléments contribuent à établir de solides fondations pour produire des politiques inclusives qui ont les meilleures chances d’être mises en pratique.
Les conditions nécessaires à la réussite de la co-construction incluent une compréhension claire et partagée des questions abordées, un environnement marqué par la confiance et le respect mutuel, une participation accessible à tous, indépendamment des capacités individuelles, et un partage équitable du pouvoir. (Head, 2007; Emerson et al., 2012). L’intervention de nos médiateurs et médiatrices qui facilitent les séances de co-construction contribue à réunir ces conditions de réussite.
Notre méthodologie veille à ce que chaque accompagnement, bien que adapté aux réalités de chaque organisation, intègre ces principes fondamentaux. Nous nous appuyons sur des cadres théoriques et pratiques reconnus pour faciliter des processus de co-construction efficaces, en assurant que toutes les voix soient entendues et valorisées. Notre objectif est de créer des solutions durables et inclusives qui bénéficient à l’ensemble de la communauté de l’organisation.
Cette approche s’inscrit dans une tendance vers une gouvernance qui reconnaît l’autonomie des acteurs sociaux et favorise leur engagement dans l’élaboration de normes (Mockle, 2007). La force de la légitimité des propositions qui émanent des discussions repose sur le fait qu’elles sont validées par le consensus obtenu à travers un débat structuré et facilité (Habermas, 1992). La médiation lors des séances de co-construction joue un rôle clé en permettant une participation qualitative qui facilite la recherche de solutions consensuelles (Lalonde, 2002).
En somme, l’approche de notre programme d’accompagnement se base sur des références académiques solides et des pratiques éprouvées. Elle vise à tirer pleinement profit de la co-construction comme moyen de faire émerger une vision partagée de ce que représente l’inclusion pour chaque organisation et conduire à des pistes d’action qui présentent le plus grand potentiel de se concrétiser et d’avoir un réel impact tangible.
Une équipe transdisciplinaire
L’équipe de médiatrices et médiateurs qui interviendra lors des rencontres de co-construction a été composée selon une approche de transdisciplinarité. Contrairement à la multidisciplinarité qui juxtapose les disciplines et à l’interdisciplinarité qui les combine, la transdisciplinarité cherche à transcender les disciplines pour créer de nouvelles perspectives et solutions (Piaget, 1973). Cela permet notamment d’adopter une vision plus holistique des problèmes complexes, où une approche unique et disciplinaire est souvent insuffisante pour les comprendre et les résoudre. L’équipe est composée de personnes issues des milieux de la médiation interculturelle et de l’EDI, de l’intervention dans les systèmes humains, du coaching organisationnel et professionnel, et du droit de la gouvernance. Les personnes qui participeront à la facilitation des rencontres seront sélectionnées en fonction des réalités propres à chaque organisation.
Marlin Akplogan
Gestionnaire en ressources humaines formé en Process Communication Model (PCM), il accompagne des organisations et individus dans des évolutions et changements durables de manière authentique.
Joyce Amm
Avec une expertise en coaching, gestion d’équipe, formation et gestion de projet, elle mise sur la synergie collaborative et la communication pour libérer tout le potentiel des individus et des équipes.
Sarah Bartal
Intéressée par le développement communautaire et l’innovation sociale, elle est une comptable professionnelle agréée qui s’est spécialisée en intervention dans les systèmes humains, misant sur l’amélioration des dynamiques organisationnelles.
Sophie Beauséjour
Passionnée par les enjeux environnementaux et de gouvernance participative, elle étudie les perceptions des acteurs de milieux afin de créer un modèle de gouvernance qui répond aux objectifs et aux besoins des parties prenantes.
Mariana Cardenas Marquez
Psychologue de formation, elle œuvre à promouvoir une transformation qui mise sur l’intelligence collective, pouvant améliorer la performance et la croissance organisationnelles tout en veillant au bien-être de tous les acteurs.
Jean-Sébastien Dufresne
Directeur général de Iciéla, il s’intéresse et étudie la médiation intercuturelle et le droit de la gouvernance comme vecteurs de transformation sociale favorisant une pleine inclusion dans des processus démocratiques participatifs.
Christine Ebrahim
Gestionnaire de programme certifiée PMP et spécialiste de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, elle met à profit son expérience locale et à l’étranger pour bâtir des liens entre des personnes d’horizons divers en travaillant sur des questions complexes.
Audrey Lamothe
Passionnée par le rapprochement entre les différentes cultures de la société, elle facilite des espaces de dialogue constructifs qui favorisent les interactions entre des individus issus de milieux diversifiés, notamment par la médiation interculturelle.
Maude Laprise
Formée en droit et actuellement auxiliaire de recherche, elle a collaboré à plusieurs séances de co-construction dans le cadre de processus participatifs impliquant une variété de parties prenantes et visant des prises de décisions consensuelles.
Maryse Lavoie
Spécialisée en coaching de productivité et de transition, elle a notamment conçu un programme de changement de culture au sein des Forces canadiennes, misant sur le potentiel humain de chacun, en prenant en compte les environnements respectifs.
Isabelle Lebon
Ayant œuvré auprès d’organismes travaillant en contextes minoritaires et diversifiés, elle s’est formée en programmation neuro-linguistique afin d’accompagner des organisations et individus dans leur épanouissement et accomplissement.
Saranaz Mohammadi
En puisant dans son expérience en accompagnement empathique vers la croissance et la découverte de soi s’inspirant de son parcours de résilience et de transformation, elle facilite la recherche de l’équilibre et de l’accomplissement.
Frédéric Olivier
Ayant dirigé des transformations agiles en amélioration de la performance et favorisé l’épanouissement d’équipes vers leur plein potentiel, il s’est orienté en intervention dans les systèmes humains pour bâtir un monde plus collaboratif.
Demetri Paschalis
Fort de son expérience d’accompagnement en optimisation des processus dans les secteurs privé, institutionnel et municipal, il s’intéresse plus particulièrement au renforcement des équipes en tant que coach professionnel certifié.
Camille Patry
Spécialisée en communication et marketing, elle considère l’exploration de l’identité comme un vecteur de sens, ce qui l’a amenée à se former en coaching pour accompagner des personnes et organisations dans cette recherche.
Gabrielle Petit
Doctorante en droit spécialisée en gouvernance et gestion des risques, elle s’intéresse aux freins et leviers favorisant des processus de co-construction de normes adaptées aux réalités locales.
Pour en savoir plus
Pour tout intérêt pour ce programme d’accompagnement, vous pouvez communiquer avec l’organisme Iciéla au 514-360-1580 ou en écrivant à info@iciela.org
Références:
ANSELL, Chris et GASH, Alison, « Collaborative governance in theory and practice », Journal of Public Administration Research and Theory, 18(4), 2008, pp. 543-571.
EMERSON, Kirk, NABATCHI, Tina, et BALOGH, Stephen B., « An integrative framework for collaborative governance», Journal of Public Administration Research and Theory, 22(1), 2012, pp. 1-29.
FUNG, Archon, Empowered Participation: Reinventing Urban Democracy. Princeton University Press, 2004.
HABERMAS, Jurgen, L’Espace public. Paris: Payot-Seuil, 1992.
HEAD, Brian, « Community engagement: Participation on whose terms? » Australian Journal of Political Science, 42(3), 2007, pp. 441-454.
INNES, Judith E. et BOOHER, David E., « Reframing public participation: Strategies for the 21st century », Planning Theory & Practice, 5(4), 2004, pp. 419-436.
LALONDE, Louise, «La médiation, une approche «internormative» des différends? Analyse comparative des approches de G.A. Legault et de R.A. MacDonald», 33-1-2 Revue de Droit de l’Université de Sherbrooke 97, 2003.
MOCKLE, Daniel, La gouvernance, le droit et l’État, Bruxelles, Bruylant, 2007.
PIAGET, Jean, « L’épistémologie des relations interdisciplinaires », Bulletin Uni-information, n° 31, Genève, 1973.